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Hors série - Livres découverts en licence de Lettres Modernes

mardi 23 janvier 2018


Je ne vais pas le cacher, je ne dispose pas, en ce mois de janvier, de tout le temps que je souhaiterais pour finir tranquillement le Cold Winter Challenge. Je suis un peu au ralenti, car, comme je vous le disais récemment, j'ai énormément de choses à faire pour ma L3 de Lettres Modernes. Le défi de recommencer à lire pour mon plaisir, et pas juste des livres de cours est compliqué à relever. Mais ce constat est l'occasion pour moi de vous faire part de belles découvertes que j'ai faites pendant mes trois années d'études. J'ai choisi trois œuvres, une pour chacune de ces années, mais rien n'empêche que je fasse plus tard un nouveau hors série avec d'autres lectures. 

Les Voyageurs de l'impériale d'Aragon






Pierre Mercadier mène une vie convenue de professeur d’histoire à la fin du XIXème siècle (l’affaire Dreyfus est en toile de fond), avec son épouse (de bonne famille) et ses deux enfants. Un séjour d’été va achever la brouille au sein du couple et tout bascule. Pierre Mercadier disparaît pour aller mener une vie de bohème et d’aventurier. Il ne reviendra à Paris que vieillard finissant pour découvrir le destin de son fils Pascal.

Troisième des romans du cycle Le Monde Réel écrit dans un contexte assez particulier. Sa publication, en raison de la censure de Vichy, a été très compliquée. 

Le roman raconte l'histoire de Pierre Mercadier, grandement inspiré du grand-père de l'auteur. Le protagoniste est professeur d'histoire-géographie, marié à Paulette. Après un échec amoureux, enfermé dans sa vie de couple avec une femme superficielle et naïve, Pierre vend tous ses biens, et quitte son foyer sans laisser de traces. 

Ce roman était proposé dans le cadre d'un cours sur la littérature du XXe siècle, aux côtés d'Alcools d'Apollinaire. L'écriture d'Aragon, dont on connaît surtout la poésie, est à la fois descriptive, historique, et terriblement belle. On s'attache aux personnages, on les déteste, tour à tour. Il se fait le témoin d'une époque, et signe un récit presque autobiographique, prenant et imposant. J'ai lu plusieurs romans d'Aragon depuis, dont Aurélien, que j'aime énormément, et je vous conseille grandement de découvrir cet auteur mystérieux à l'écriture envoûtante.



Virgin Suicides de Jeffrey Eugenides




Dans un quartier résidentiel et huppé de Grosse-Pointe (Michigan), cinq soeurs, des adolescentes entre 13 et 17 ans, se suicident en l’espace d’une année. Cécilia, la plus jeune, ouvre le bal. Les autres l’imiteront un an après. Entre-temps, les gamins du voisinage auront vécu et souffert avec elles... à distance. Ce suicide les aura tant marqués qu’une vingtaine d’années plus tard, alors qu’ils frôlent les quarante ans, ceux-ci mèneront une enquête dans l’espoir un peu fou d’éclaircir toute cette affaire. Ce récit en est le résultat, la reconstitution la plus minutieuse et la plus fidèle possible d’une année pour le moins particulière. Tous les témoins, les animés comme les objets les plus dérisoires, sont donc convoqués.

J'ai étudié ce roman dans le contexte d'un cours de littérature comparée, qui avait pour thème la figure de la jeune fille, associée à la mort. Une mise en parallèle était faite avec les figures de Perséphone et Antigone. J'ai trouvé cette oeuvre incroyablement juste, et révélatrice d'une société américaine des années soixante / soixante-dix, sous forte emprise religieuse. 

On y raconte l'histoire des sœurs Lisbon, qui vont toutes se suicider dans la même année. Des garçons de leur âge, fascinés, se retrouvent vingt ans plus tard pour tenter de trouver une explication à ces actes. 

C'est cru, c'est froid, et c'est très certainement l'une des lectures, qui, avec Titus Andronicus de Shakespearem'a fait prendre conscience de mon intérêt pour les études comparées. Je vous le conseille vivement si vous aimez les histoires de famille à dimension quasi-historique, ponctuées de non-dits, de la peur du regard des autres, et de mœurs qui mènent à des destins funestes.



La Maison aux esprits d'Isabel Allende

Entre féérie et cauchemar la saga de la famille Trueba avec son chef Esteban, riche propriétaire parti de rien, tyran familial et sénateur musclé, sa femme Clara hypersensible et qui dialogue volontiers avec les esprits et une foule de personnages, enfants légitimes ou non, employés, paysans. Portrait d'un pays passé sans transition des traditions rurales à l'horreur des tyrannies modernes. Premier roman de la nièce de l'ancien président du Chili.


Je me rends compte, en écrivant cet article, combien l'Histoire est omniprésente dans mes lectures coup de cœur. Ici, on parle de l'Histoire chilienne, à travers une famille que l'on suit sur plusieurs générations. Le pays n'est pas cité, mais on traverse les événements, tels que le putsch de 1973, orchestré par la junte menée par le Général Pinochet.

La nièce de Salvador Allende raconte l'histoire de son pays sans le nommer, et peuple le récit de fantômes, d'éléments surnaturels de la culture hispano-américaine. 

Si vous n'avez jamais rien lu de cette région du monde, ou bien si vous aimez ce que l'on appelle le "réalisme merveilleux", qui mêle le côté terre à terre aux choses improbables, je vous conseille cette saga familiale.

Et vous? Quelles sont les lectures qui vous ont particulièrement marqué pendant vos études?

Je vous retrouve très vite pour de nouveaux articles, et d'ici là je vous souhaite de jolies lectures!

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